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Un peu plus loin dans la vallée, Dr. Louise Purdue,
chargée de recherche au CNRS, géoarchéologue
et ingénieure agronome, a les yeux rivés sur l’eau
et les sols. Entourée de géophysiciens et de
géomorphologues, elle cherche avec son équipe,
au moyen de sondages et de carottages, à retrouver
les anciens systèmes hydroagricoles de la vallée.
De même que la vallée n'était pas réservée
exclusivement à la culture du palmier dattier.
On y faisait aussi pousser des grenadiers,
des oliviers, de l’orge, du blé, des lentilles,
des pois chiches et même du coton, pourtant
gourmand en eau. Des informations précieuses
dont s’empare le Pôle Agriculture d’Afalula pour
la relance et le développement de filières agricoles
durables et locales dans la vallée ; un exemple
parmi tant d’autres de la capacité des disciplines
archéologiques à alimenter le futur.
« Des phases d'exploitation agricoles au cours de la période dadanite et nabatéenne ont été découvertes, avec des sols fertiles et productifs »
On retrouve les chercheurs du projet MuDUD, dirigé par Apolline Vernet, casque vissé sur la tête, au chevet de la Vieille ville d’AlUla, inextricable etsublime enchevêtrement de maisons cubiques en terre crue, abandonnée au début des années 1980. Indissociable de l’oasis, la cité fantôme, témoin muet d’un savoir-faire et d’un art de vivre multiséculaires, fait elle aussi l’objet d’une étude historique et d’un projet de réhabilitation. Les données issues de la stratigraphie et de l’archéologie du bâti, ainsi que l’expertise de CRAterre sur l’architecture en terre crue, nourrissent déjà la réflexion des urbanistes et des architectes en charge du développement de l’oasis.
Chargé de cartographier l’oasis dans le cadre du projet UCOP (AlUla Cultural Oasis Project), Dr. Julien Charbonnier, de la société Archaïos, fait peu à peu parler ces silhouettes ruiniformes, nous laissant entrevoir les contours de l’oasis historique : une constellation de parcelles en forme de jardin clos, desservies par un impressionnant réseau de ruelles, un dédale de canaux et de qanats - des galeries souterraines drainant l’eau de la nappe - des puits mais aussi des fermes, des bains publics et des mosquées. « Les premières campagnes de prospection ont révélé une structuration proche des règles urbaines, reflétant presque en miroir celle de la Vieille ville. » raconte le directeur scientifique du projet UCOP. Et Ingrid Périssé-Valéro d’ajouter : « En cinq saisons d’études, ce sont déjà plus de 11.000 structures archéologiques qui ont été identifiées et près de 51.000 objets récoltés en surface par l’équipe UCOP. »
« Nous avons besoin des données de l’archéologie pour inventer des solutions de développement. »
Jean-François Charnier,
Directeur Scientifique en charge du Pôle Culture
et Patrimoine au sein d’Afalula
Pour la première fois, ce patrimoine vivant,
cet écosystème aussi particulier que fragile,
est étudié sous toutes les coutures dans le cadre
d’une prospection archéologique pluridisciplinaire.
Archéologues, archéobotanistes, géoarchéologues,
zoo-archéologues, anthropologues, mais aussi urbanistes
et autres spécialistes de la biogénétique, de l’eau et
de l’agriculture joignent leurs connaissances et techniques pour comprendre l’histoire de l’oasis d’AlUla
et son évolution à travers les siècles.
Pour la première fois, ce patrimoine vivant,
cet écosystème aussi particulier que fragile,
est étudié sous toutes les coutures dans
le cadre d’une prospection archéologique
pluridisciplinaire. Archéologues,
archéobotanistes, géoarchéologues,
zoo-archéologues, anthropologues, mais
aussi urbanistes et autres spécialistes de la
biogénétique, de l’eau et de l’agriculture
joignent leurs connaissances et techniques
pour comprendre l’histoire de l’oasis d’AlUla
et son évolution à travers les siècles.
C’est à l’ombre
des palmiers dattiers,
enracinés dans le wadi d’AlUla,
que s’opère une synergie inédite
de multiples disciplines.
Dans cette riche oasis située à 250 km au sud de la vallée d’AlUla et entourée
d’anciennes citadelles et agglomérations abandonnées, l’équipe pluridisciplinaire,
codirigée par Dr. Guillaume Charloux et Dr. Rémy Crassard, chercheurs au CNRS,
et Munirah al Mushawah, archéologue à la Commission Royale pour AlUla,
s’enthousiasme des premières découvertes. Ici, de gigantesques pièges à animaux,
tombes à traîne et autres mégalithes préhistoriques, côtoient un impressionnant
rempart préislamique de 11 km, ainsi que des villages, des forts et un ancien
caravansérail d’époque islamique. L’environnement ayant permis cette longue
présence humaine fait d’ores et déjà l’objet d’études géologiques et
géomorphologiques. Lors de prochaines missions, des recherches
archéozoologiques et archéobotaniques se pencheront sur la faune et la flore.
D’AUTRES FOUILLES, PROMETTEUSES,
ONT DÉBUTÉ À KHAYBAR.
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Les brosses et les truelles s’activent de la nécropole au
vaste sanctuaire dédié au dieu dadanite Dhu-Ghabat,
en passant par les quartiers d’habitation et la zone
d’occupation islamique. Entre autres découvertes
inattendues, les chercheurs ont débusqué grâce à
l’aide de grimpeurs professionnels un autre sanctuaire
sur les hauteurs escarpées du Jabal Khuryabah, ainsi
que des fortins d’époque islamique. Sur le terrain à
Dadan, on croise aussi les architectes et restaurateurs
de CRAterre, chargés du plan de conservation global
du site, qui a vocation à accueillir les futurs visiteurs.
LA MISSION FRANCO-SAOUDIENNE CHARGÉE
D’ÉTUDIER LE SITE DE DADAN, CODIRIGÉE PAR
DR. JÉRÔME ROHMER (CNRS) ET DR. ABDULRAHMAN
ALSUHAIBANI (UNIVERSITÉ DU ROI SAOUD),
EST PLEINE DE PROMESSES.
LA MISSION FRANCO-SAOUDIENNE
CHARGÉED’ÉTUDIER LE SITE DE
DADAN, CODIRIGÉE PAR
DR. JÉRÔME ROHMER (CNRS)
ET DR. ABDULRAHMAN
ALSUHAIBANI (UNIVERSITÉ
DU ROI SAOUD), EST PLEINE
DE PROMESSES.
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Les mains expertes des restaurateurs français en
charge notamment de la victoire de Samothrace
au Louvre participent au nettoyage des inscriptions
modernes, peintes ou incisées. L’occasion pour ces
experts mondialement reconnus de former des
étudiants locaux aux techniques de restauration
et à la sauvegarde du patrimoine.
À HÉGRA, LES ICONIQUES TOMBEAUX RUPESTRES
SE DÉVOILENT DANS LE CADRE DU PROJET GRAFFITI.
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Pas moins de 120 archéologues et chercheurs français et internationaux œuvrent dans la vallée pour excaver les trésors du passé et retracer la fascinante épopée de ce jardin en plein désert. On les croise en nombre sur les sites emblématiques de Dadan, de l’Oasis et de la Vieille ville, dont le futur Kingdoms Institute recueillera les résultats. « La force de l’Agence est d’apporter au projet des chercheurs talentueux de grandes institutions françaises telles que le CNRS, la Sorbonne ou le Muséum National d’Histoire Naturelle » précise Ingrid Périssé-Valéro. Sous l’impulsion de la RCU, la région attire également d’autres acteurs de renom, tels que le Centre international de la construction en terre CRAterre, ou la société de recherche scientifique en archéologie Archaïos.
« La révélation de l'importance culturelle d’AlUla est aujourd’hui
nécessaire puisqu’on observe un manque de visibilité et
de reconnaissance internationale de la richesse patrimoniale
de ce site exceptionnel. Afalula engage un travail scientifique
d'écriture de l'histoire, c'est-à-dire d'exploration, de connaissance
et de formalisation des récits historiques. Faute d’archives,
ces récits sont aujourd'hui à chercher dans le sol des sites
d’AlUla. Notre objectif a été de proposer des experts porteurs
d’une recherche de haut niveau et maîtrisant les problématiques
locales de la région d’AlUla. Les archéologues participent
d’un regard sensible sur le projet, à la fois intellectuel,
philosophique et artistique qui est propre
au savoir-faire français. »
Jean-François Charnier,
Directeur Scientifique en charge du Pôle Culture
et Patrimoine au sein d’Afalula
« La révélation de l'importance
culturelle d’AlUla est aujourd’hui
nécessaire puisqu’on observe
un manque de visibilité et de
reconnaissance internationale
de la richesse patrimoniale de
ce site exceptionnel. Afalula
engage un travail scientifique
d'écriture de l'histoire, c'est-à-dire
d'exploration, de connaissance et
de formalisation des récits historiques.
Faute d’archives, ces récits sont
aujourd'hui à chercher dans le sol
des sites d’AlUla. Notre objectif a
été de proposer des experts porteurs
d’une recherche de haut niveau et
maîtrisant les problématiques locales
de la région d’AlUla. Les archéologues
participent d’un regard sensible
sur le projet, à la fois intellectuel,
philosophique et artistique qui
est propre au savoir-faire français. »
Jean-François Charnier,
Directeur Scientifique en charge du Pôle Culture
et Patrimoine au sein d’Afalula
Plusieurs missions de fouilles systématiques et d’études
patrimoniales pilotées par Afalula, en partenariat avec
la Commission Royale pour AlUla (RCU), ont été lancées
en 2019. Le prince Badr ben Abdullah ben Mohammed
ben Farhan Al Saud, ministre de la Culture du Royaume,
a alors affirmé, au nom de l’Arabie saoudite, une ambition
claire. L’archéologie, en ce qu’elle révèle le potentiel
historique de ce territoire, doit permettre à AlUla
de devenir une destination de classe internationale.
3 L’avènement de l’Islam
3 L’avènement de l’Islam
2 Les royaumes dadanite et lihyanite
2
Les royaumes
dadanite et
lihyanite
1 Les peuples du Néolithique
1 Les peuples
du Néolithique
Depuis une vingtaine d’années, initiées par les fouilles
opérées sur le site antique d’Hégra, des missions
archéologiques franco-saoudiennes dévoilent
peu à peu ces vestiges fabuleux, héritiers d’une
histoire longue d’au moins 7 000 ans.
« C’est cela qui est très excitant, ici, à AlUla : on est sur une page blanche, peut-être comme dans la Grèce ou dans la Mésopotamie du 19e s., où il y a tout à faire, tout à découvrir et tout à étudier et à révéler au public »
Ingrid Périssé-Valéro,
Directrice de l’Archéologie et du Patrimoine au sein d’Afalula.
Cette vallée oubliée du monde pendant des siècles
est aujourd’hui explorée avec l’âme d’un pionnier
dans le sillage des célèbres voyageurs Ibn Battûta
et Lawrence d’Arabie.
Des canyons de grès rouge et des plateaux basaltiques, une oasis d’un vert profond entourée de sables dorés et d’étranges rochers que l’on croirait tombés de la lune, plantés comme des sentinelles dans l’immensité désertique : AlUla, vallée des merveilles ciselée comme une œuvre de land art au cœur des montagnes du Hejaz, se loge au nord-ouest de la péninsule arabique. Inscriptions gravées dans le grès, pétroglyphes intrigants, tombeaux troglodytique monumentaux, forteresses médiévales et lieux de culte jalonnent cet immense territoire où la densité de vestiges est étourdissante. L’incursion dans la vallée prend alors la forme d’un voyage à travers le temps, où l’on emboîte le pas aux chasseurs d’autruches de l’âge du bronze, aux caravanes de dromadaires sur l’antique route de l’encens et aux pèlerins du Moyen-Âge sur le chemin de Damas à La Mecque.
Grand format
Tout commence avec les peuples du Néolithique,
dont les arts rupestres signent la montagne de
Jabal Ikmah. Grâce à ses ressources en eau et
à sa position de carrefour, la vallée d’AlUla a été
le terreau fertile de civilisations brillantes.
Les statues monumentales récemment découvertes sur
le site de Dadan, incrusté dans le rouge de la roche, laissent
imaginer le faste de l’ancienne capitale des royaumes dadanite
et lihyanite, maîtres du commerce de la myrrhe et de l’encens
au 1er millénaire av. J.-C. De façon plus magistrale encore,
les tombeaux grandioses et délicatement ouvragés de l’antique
Hégra, fondée au Ier s. av. J.-C., exaltent le génie et la puissance
des Nabatéens.
Après l’avènement de l’Islam au VIIe s. de notre ère, les nouvelles
villes d’Al-Mâbiyat puis d’AlUla sortent de terre et absorbent le flot
des pèlerins qui s’y ressourcent en eau et en dattes.
Cette vallée fluviale (wadi) charrie dans ses eaux des pans entiers
de l’histoire de la Péninsule arabique.
Dans la Vieille ville d’AlUla, le programme d’archéologie programmée est couplé à un programme d’archéologie préventive, que l’on appelle aussi archéologie de sauvetage, et qui vise à accompagner le développement de la reconstruction de cet habitat abandonné au début des années 1980.
De nombreux étudiants, inscrits dans les grandes universités d’Arabie saoudite et de France, participent aux différentes missions et apprennent les méthodes et les outils qui feront d’eux les experts de demain.
En réalité, les archéologues ne passent que 30% de leur temps sur le terrain. L’essentiel de celui-ci est dédié à la préparation des fouilles, l’analyse, l’inventaire et la rédaction de rapports. Un travail méticuleux et chronophage mais indispensable pour faire avancer la recherche.
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SUJET SUIVANT
Stratigraphie : observation
des couches archéologiques.
Archéologie du bâti : analyse des différentes phases et techniques de construction d’un mur.
HARRAT ALZABN
HARRAT UWAYRID
NAKHLA RESERVE
SHARAAN RESERVE
ALGHARAMEEL RESERVE
Mughayra
Al Atheeb
Elephant Rock
Ashar
AlJadidah
Belvédère
Hegra
Al Hijr
Ces projets hors normes
qui ambitionnent de faire
d’AlUla une capitale
culturelle.
Villa Hégra
Language Institute
Aeroport
Al Motadil
Banyan Tree
Maraya
Habitas
Shaden Resort
Dadan
Sharaan Reserve
Labo Moringa