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SCIENTIFIQUE

ET HUMAINE

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ARCHÉOLOGIQUE,

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UNE AVENTURE

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Témoignages

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Wadi signifie « vallée » en arabe.

Ce terme désigne le lit d’un cours d’eau généralement sec, sauf après des crues soudaines ou de rares pluies

dans les déserts d’Arabie.

Khaybar est une vaste oasis située à mi-chemin entre Médine et AlUla, à proximité d’une zone volcanique, ce qui explique son paysage basaltique assez austère au premier abord. La palmeraie, luxuriante, mais en mauvais état aujourd’hui, se développe surtout dans les wadis* entaillant les plateaux. L’impression générale lorsqu’on s’y promène est celle d’un arrêt du temps, avec ses villages perchés abandonnés, ses milliers de vestiges mégalithiques intemporels, et une fréquentation encore faible du site aujourd’hui, limitant ainsi l’impact de l’urbanisme.

 

 

En raison de son isolement mais aussi de son histoire compliquée liée à la première conquête du Prophète, l’oasis n’avait jamais été explorée en détail avant notre arrivée, et il va sans dire que nous avons eu une chance incroyable car la densité des structures archéologiques de toutes périodes est impressionnante. La nature même de notre programme de recherche, qui vise à cartographier et dater les vestiges archéologiques, a conduit à des découvertes très prometteuses. Sans dévoiler tous nos résultats, on peut évoquer l’étude de vastes pièges de chasse (desert kites) et des campements voisins pour la Préhistoire, la mise en séquence de l’évolution du paysage funéraire de l’oasis et la découverte d’un bourg connecté à un rempart monumental de plus de 20 km de longueur durant la protohistoire, la réalisation d’un premier sondage dans la mosquée du Prophète, ou encore la restitution paléoclimatique locale sur près de 10 000 ans grâce à des archives alluviales bien conservées. Tout cela donnera lieu à une multitude de publications dans les années à venir.

VOUS TRAVAILLEZ DEPUIS 2020

SUR LE SITE DE KHAYBAR.

QUELLES SONT SES CARACTÉRISTIQUES ET VOS DÉCOUVERTES LES PLUS RÉCENTES ?

VOUS TRAVAILLEZ DEPUIS

2020 SUR LE SITE

DE KHAYBAR.

QUELLES SONT SES CARACTÉRISTIQUES ET VOS DÉCOUVERTES LES PLUS RÉCENTES ?

AFALULA est notre principal partenaire dans nos relations avec les autorités saoudiennes depuis le lancement, en 2020, de notre programme de recherche archéologique piloté par l’Agence pour le compte de la RCU. C'est l'équipe du département Archéologie, dirigée par le Dr Ingrid Périssé, qui a initié et soutenu notre projet de terrain à Khaybar (co-dirigé par le Dr Rémy Crassard [CNRS Archéorient] et le Dr Munirah al-Mushawh [RCU]). À cet égard, l'équipe du département nous a toujours apporté un soutien indéfectible, tant matériel que moral. Ce soutien va bien au-delà du financement substantiel accordé à notre projet par l'agence, qui a permis le recrutement de dizaines de chercheurs. Il est important de souligner qu’AFALULA a joué un rôle crucial dans l'établissement des contrats avec les autorités locales et le CNRS, tant sur les aspects logistiques que juridiques, notamment en ce qui concerne le respect des droits d'auteur ou sur les rendus des données archéologiques. AFALULA soutient également nos initiatives de valorisation et de diffusion des résultats. Cet appui est essentiel, car les chercheurs sont rarement formés à ces exercices, particulièrement délicats lorsqu'on travaille dans une oasis comme Khaybar, dont l'histoire est complexe et hautement sensible.

COMMENT S’OPÈRE LA COLLABORATION AVEC AFALULA DANS LE CADRE DES CHANTIERS QUE VOUS MENEZ À ALULA ?

COMMENT S’OPÈRE LA COLLABORATION AVEC AFALULA

DANS LE CADRE DES CHANTIERS

QUE VOUS MENEZ À ALULA ?

Il est important de rappeler que le patrimoine de l'Arabie a longtemps reçu peu d’attention dans les médias, malgré les trésors incroyables que la péninsule renferme. Hormis l'Arabie « Heureuse » (Yémen) mais aussi Oman et les Emirats, peu de choses étaient connues sur l'Arabie il y a seulement quelques années. Cependant, cette situation commence à évoluer grâce aux collaborations initiées au début des années 2000 avec le département du Patrimoine saoudien (aujourd'hui Heritage Commission) et aux nombreuses découvertes réalisées dans le nord-ouest de l'Arabie depuis une décennie, notamment avec la Commission Royale pour AlUla. Mais une décennie de recherche n’est rien en comparaison des travaux menés depuis deux siècles dans les pays voisins (Jordanie, Irak, Égypte), ce qui explique aussi la multiplication des publications de découvertes sensationnelles sur l’Arabie saoudite qui modifient radicalement le passé de la région.

 

 

Le patrimoine saoudien est riche et diversifié, mais souvent difficile d'accès. Il comprend notamment des vestiges mégalithiques monumentaux, mieux appréciables depuis le ciel que sur le terrain, ainsi qu'un art rupestre foisonnant, souvent dissimulé dans l'immensité du désert. Parmi les sites rupestres les plus célèbres, on peut citer ceux de Hégra, Hima, Jubbah et Shuwaymis, tous inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO. Les sites plus récents sont souvent isolés et peu aménagés pour les touristes, à quelques exceptions près, notamment dans la vallée d'AlUla. Ainsi, nous nous situons plutôt au début de l'inventaire patrimonial de la région qu'à une phase de compréhension et de contextualisation totale des découvertes archéologiques. Toutefois, l'Arabie rattrape rapidement ce retard.

EN QUOI LE PATRIMOINE DE L’ARABIE ET PLUS PARTICULIÈREMENT LE NORD-OUEST OÙ VOUS TRAVAILLEZ EST-IL EXCEPTIONNEL ?

EN QUOI LE PATRIMOINE DE L’ARABIE ET PLUS PARTICULIÈREMENT LE NORD-OUEST OÙ VOUS TRAVAILLEZ EST-IL EXCEPTIONNEL ?

Un qanat est un ouvrage hydraulique destiné à la captation d'une nappe d'eau souterraine et

à l'adduction d'eau vers l'extérieur. Son ouverture est aménagée

par la construction d'un « regard » en briques crues.

Le projet UCOP vise à mieux comprendre l’évolution des jardins oasiens de la vallée d’AlUla et de ses habitats à travers une approche transdisciplinaire. Les prospections pédestre et aérienne ont permis d’enregistrer et de cartographier l’ensemble des structures anthropiques : fermes, murs de séparation, réseaux d’irrigation, regards de qanat*, etc. Grâce à l’intégration de ces milliers de données dans un système d’information géographique (SIG), combinée aux fouilles archéologiques ciblées et à l’étude du matériel découvert, il a été possible de reconstituer le développement historique de ces jardins, d’analyser l’évolution des habitats qui y sont associés et de mieux comprendre leur fonctionnement au fil des siècles. Ce travail a révélé des dynamiques inédites d’occupation et d’exploitation, offrant une vision plus précise de la gestion des ressources dans cette région à la période islamique.

 

 

Ainsi, au début du XXe siècle, la palmeraie d’AlUla était un espace très vivant, occupé une grande partie de l’année par les habitants de la Vieille Ville qui venaient y trouver refuge durant les mois les plus chauds. Enfin, ces résultats ont été intégrés aux Masterplans de la vallée, contribuant ainsi non seulement à la préservation, mais aussi à l’intégration et à la valorisation de ce patrimoine exceptionnel.

Le projet UCOP vise à mieux comprendre l’évolution des jardins oasiens de la vallée d’AlUla et de ses habitats à travers une approche transdisciplinaire. Les prospections pédestre et aérienne ont permis d’enregistrer et de cartographier l’ensemble des structures anthropiques : fermes, murs de séparation,

réseaux d’irrigation, regards de qanat*, etc.

Grâce à l’intégration de ces milliers de données

dans un système d’information géographique (SIG), combinée aux fouilles archéologiques ciblées et à l’étude du matériel découvert, il a été possible de reconstituer le développement historique de ces jardins, d’analyser l’évolution des habitats

qui y sont associés et de mieux comprendre leur fonctionnement au fil des siècles. Ce travail a révélé des dynamiques inédites d’occupation et d’exploitation, offrant une vision plus précise

de la gestion des ressources dans cette région à la période islamique.

 

 

Ainsi, au début du XXe siècle, la palmeraie d’AlUla était un espace très vivant, occupé une grande partie de l’année par les habitants de la Vieille Ville qui venaient y trouver refuge durant les mois les plus chauds. Enfin, ces résultats ont été intégrés aux Masterplans de la vallée, contribuant ainsi

non seulement à la préservation, mais aussi à l’intégration et à la valorisation de ce patrimoine exceptionnel.

POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE LA CARTE ARCHÉOLOGIQUE DE L’OASIS DANS LE CADRE DU PROJET UCOP ?

POUVEZ-VOUS NOUS PARLER

DE LA CARTE ARCHÉOLOGIQUE DE L’OASIS DANS LE CADRE

DU PROJET UCOP ?

Docteur en archéologie, co-directeur

du projet Khaybar Longue Durée

pour le CNRS.

Dr GUILLAUME CHARLOUX

TROIS QUESTIONS À

Le projet MUDUD, consacré à l’étude de la Vieille Ville d’AlUla, est une initiative inédite. Jamais une ville islamique récemment abandonnée n’avait fait l’objet d’une analyse aussi approfondie combinant fouilles, archéologie du bâti, architecture, géomatique et géographie. Peu à peu désertée à partir des années 1980, la ville comptait 900 unités d’habitation écroulées dont on ne savait presque rien. Leur étude s’est révélée être une mine d’informations sur son évolution à travers le temps, la vie de ses habitants, son organisation et son lien à la palmeraie.

 

 

Grâce aux recherches transdisciplinaires d’Archaïos, son histoire a pu être reconstituée, révélant des premières traces d’occupation dès le IIIe-IIe millénaire avant notre ère, ainsi qu’une évolution urbaine plus précise entre le XIIe et le XXe siècle, marquée par des phases de rétraction et de développement. Parallèlement, ce travail a permis de sauvegarder des données précieuses avant la restauration et d’assurer la transmission de son histoire. Innovant à tous points de vue, le projet contribue ainsi à la renaissance d’AlUla, entre mémoire du passé et construction de l’avenir.

Le projet MUDUD, consacré à l’étude de la Vieille Ville d’AlUla, est une initiative inédite. Jamais une ville islamique récemment abandonnée n’avait fait l’objet d’une analyse aussi approfondie combinant fouilles, archéologie du bâti, architecture, géomatique et géographie. Peu à peu désertée à partir des années 1980, la ville comptait 900 unités d’habitation écroulées dont on ne savait presque rien. Leur étude s’est révélée être une mine d’informations sur son évolution à travers le temps, la vie de ses habitants, son organisation et son lien à la palmeraie.

 

 

Grâce aux recherches transdisciplinaires d’Archaïos, son histoire a pu être reconstituée, révélant des premières traces d’occupation dès le IIIe-IIe millénaire avant notre ère, ainsi qu’une évolution urbaine plus précise entre le XIIe et le XXe siècle, marquée par des phases de rétraction et de développement. Parallèlement, ce travail a permis de sauvegarder des données précieuses avant la restauration et d’assurer la transmission de son histoire. Innovant à tous points de vue, le projet contribue ainsi à la renaissance d’AlUla, entre

mémoire du passé et construction de l’avenir.

LA SPÉCIFICITÉ DE LA VIEILLE VILLE RELÈVE D’UN PATRIMOINE ENCORE «VIVANT».

EN QUOI EST-CE UN PROJET UNIQUE ?

LA SPÉCIFICITÉ

DE LA VIEILLE VILLE RELÈVE D’UN

PATRIMOINE ENCORE « VIVANT ».

EN QUOI EST-CE UN PROJET UNIQUE ?

Cette dynamique a permis de structurer et de collaborer sur trois grands projets : UCOP, consacré aux jardins historiques d’AlUla, MUDUD, dédié à sa Vieille Ville, et UDAP, centré sur un site sacré antique. Au-delà de son soutien à la recherche, AFALULA, en collaboration étroite avec la RCU, veille à la protection effective du patrimoine, à la préservation de la propriété intellectuelle des équipes et les accompagne dans les défis quotidiens rencontrés sur le terrain. Son engagement contribue à préserver et à valoriser cette vallée unique, tout en mettant en lumière l’expertise française.

Cette dynamique a permis de structurer et de collaborer sur trois grands projets : UCOP, consacré aux jardins historiques d’AlUla, MUDUD, dédié à sa Vieille Ville, et UDAP, centré sur un site sacré antique. Au-delà de son soutien à la recherche, AFALULA, en collaboration étroite avec la RCU,

veille à la protection effective du patrimoine, à la préservation de la propriété intellectuelle des équipes et les accompagne dans les défis quotidiens rencontrés sur le terrain.

Son engagement contribue à préserver et à valoriser cette vallée unique, tout en mettant en lumière l’expertise française.

Dès la création de l’agence, la collaboration entre AFALULA et Archaïos s’est révélée être une aventure riche et porteuse de sens, alliant recherche archéologique, préservation du patrimoine et transmission des savoirs. Grâce à la confiance et au soutien de l’Agence, Archaïos a pu mener des projets d’une ampleur exceptionnelle par l’étude approfondie d’une région encore méconnue, permettant la création de postes pour plus de 40 chercheurs ainsi que la formation de jeunes archéologues français et saoudiens.

COMMENT S’OPÈRE LA COLLABORATION AVEC AFALULA DANS LE CADRE DES CHANTIERS QUE VOUS MENEZ À ALULA ?

COMMENT S’OPÈRE LA COLLABORATION

AVEC AFALULA

DANS LE CADRE DES CHANTIERS

QUE VOUS MENEZ À ALULA ?

Docteure en archéologie,

Fondatrice et CEO d’Archaïos,

en charge des projets menés

sur les jardins historiques d’AlUla,

la Vieille Ville et un site sacré antique.

Dr JESSICA GIRAUD

TROIS QUESTIONS À

Vieille Ville, Oasis, Khaybar…

Les chantiers archéologiques sont nombreux à AlUla.

Jessica Giraud et Guillaume Charloux, docteurs en archéologie, évoquent cette aventure passionnante.

Vieille Ville, Oasis, Khaybar…

 

Les chantiers archéologiques sont nombreux à AlUla.

Jessica Giraud et Guillaume Charloux, docteurs en archéologie, évoquent cette aventure passionnante.

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