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« Nous sommes très heureux de pouvoir présenter ce chef-d’œuvre aux visiteurs du Louvre. Ce dépôt de long terme, tout à fait exceptionnel, permet de combler une lacune historique de notre parcours muséographique dédié à la péninsule Arabique et de faire découvrir une archéologie saoudienne longtemps restée terra incognita
pour le grand public. »
Marianne Cotty,
Commissaire au musée du Louvre
Le colosse de Dadan, impressionnante statue lihyanite, est exceptionnellement confié au musée du Louvre pour cinq ans par la Commission Royale pour AlUla (RCU). Il peut être admiré, depuis le 6 septembre et jusqu’en septembre 2027, dans la salle 314 du Département des Antiquités orientales. La sculpture avait déjà été présentée au public au Louvre en 2010 dans la cadre de l’exposition Routes d’Arabie. C’était une première depuis sa découverte et sa restauration en France, et le point de départ d’une longue itinérance à travers le monde :
Au Louvre Abu Dhabi de novembre 2018 à février 2019, puis à Rome, Berlin, Paris, Barcelone, Saint-Pétersbourg, Houston, Tokyo... et de nouveau Paris !
« Ce prêt traduit le souhait de la Commission Royale pour AlUla d’ouvrir au monde le patrimoine archéologique d’Arabie saoudite.
Le Louvre est, à ce titre, un symbole fort avec ses millions de visiteurs chaque année. »
Dr. Abdulrahman Alsuhaibani,
Archéologue, Co-directeur du Dadan Archaeological Project
C’est à l’occasion des fouilles archéologiques menées entre 2005 et 2007 par l’Université du Roi Saoud qu’a été découverte, dans le sanctuaire de Dadan, une immense statue de grès, datée entre le Ve et le IIIe siècle avant notre ère. On reconnaît une figure masculine, debout dans une pose frontale statique, les bras alignés le long du corps. Bien que lacunaire (la tête est manquante), la sculpture n’en demeure pas moins imposante. Mesurant plus de deux mètres, elle représente vraisemblablement un roi - à moins qu’il ne s’agisse d’un prêtre ou d’un personnage en prière - de l’ancien royaume de Lihyan. Le traitement détaillé des muscles du torse ou encore de l’abdomen témoigne d’un remarquable savoir-faire, caractéristique de la statuaire lihyanite. Son style, éminemment original pour la région, reflète le début de l’influence artistique de l’Égypte, de la Grèce antique ou du Moyen-Orient. Des statues de même facture ont déjà été exposées à Paris dans le cadre de l’exposition AlUla, merveille d’Arabie, organisée en 2019 à l’Institut du monde arabe (IMA).
CHRONOLOGIE
Située à la croisée des continents, la vallée d’AlUla a été, pendant des millénaires, un incroyable carrefour des civilisations qui y ont laissé un patrimoine d’une richesse exceptionnelle. Le site aurait été occupé par des chasseurs-cueilleurs à l'âge Paléolithique, avant que les peuples ne profitent des ressources naturelles de la vallée pour se sédentariser, il y a 2 600 ans.
L'oasis aurait motivé la croissance de Dadan, une puissante capitale, alimentée par l'agriculture et le commerce de longue distance, dans la première moitié du premier millénaire avant notre ère. Le contrôle de Dadan est ensuite passé aux mains des rois de la tribu de Lihyan, qui ont régné sur la région pendant plusieurs siècles. De cette civilisation brillante, pratiquement inconnue du grand public, ne sont visibles que quelques immenses statues, dont le colosse de Dadan actuellement exposé au Louvre. Un témoignage rare de la richesse des relations établies par les royaumes pré-islamiques de Dadan et de Lihyan avec le Levant, la Mésopotamie ou encore l’Égypte.
À partir du VIIe siècle ap. J.-C. :
Période islamique
IIe siècle au IIIe-IVe siècle ap. J.-C. :
Présence romaine
Ier siècle av. J.-C. > Ier siècle ap. J.-C. :
Royaume nabatéen
IXe siècle av. J.C. > Ier siècle av. J.-C. :
Anciens royaumes d’Arabie du Nord
2 600 ans av. J.- C. :
Sédentarisation des populations nomades
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DES EXPERTISES COMPLÉMENTAIRES
Véritable musée à ciel ouvert, AlUla est aussi un extraordinaire terrain d’exploration pour les archéologues et les chercheurs. Après la signature en 2018 d’un accord franco-saoudien pour la valorisation du site, plusieurs missions de fouille et d’étude patrimoniale ont été lancées, mobilisant sur place plus de 120 archéologues de nationalités différentes. C’est le plus grand chantier de fouilles archéologiques au monde, mais également le plus important partenariat culturel conclu entre l’Arabie saoudite et la France. L’une des missions concerne Dadan, avec pour objectif de mieux comprendre la société dadanite, son organisation, sa religion et l’importance économique de la ville.
Les travaux de recherche font l’objet d’une étroite collaboration entre le CNRS et l’Université du Roi Saoud, désireuse d’y former la future génération
d’archéologues saoudiens.
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Directrice de l'Archéologie
& du Patrimoine
INGRID
PÉRISSÉ-VALÉRO
3 QUESTIONS À ...
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